Pas de bruits, personne dans les environs, il passe une jambe, puis l'autre, et dans un bruissement de cape se retrouve de l'autre côté de la brèche de muraille. Marchant prudemment vers l'intérieure des murs et regardant de tous côtés, il se remémore les souvenirs des temps passés.
La taverne. Ce qu'il en reste. Un tonneau renversé, squelette d'une joie éphémère dont personne ne doit se souvenir, ah ben si lui il se souvient, un de ceux que ktmt a disposé pour la fête du départ, des années auparavant. Une lueur apparait plus loin, la chandelle semblant peu désireuse de partager sa lumière, elle avait bien le droit d'être en deuil elle aussi, après tout.
Ce jour suffisant pour distinguer le squatteur, on peut voir que la cape qui bruissait peu avant est un assemblage aussi complexe qu'usé de guenilles et de fragments d'armure, un tabard orné d'un sceau grisâtre complétant l'ensemble.
"Sympa la nouvelle déco", lache-t'il finalement, "'me semblait bien que Chipie avait pris soin du coin pour s'entrainer à décorer des châteaux, je me demande bien où elle est maintenant, elle a pas l'air d'être parti hier...".
Une larme roule le long de sa joue décharnée, enfin on n'est pas trop sûr que c'est de l'eau mais bon ça lui sort des yeux et on n'est pas trop difficiles.
Ca et là des vestiges d'Avant transforment cette antre putride en une parodie de mémorial à la gloire de la belle taverne qu'elle n'est plus. Des objets ayant appartenus à ses frères, certains morts pour de bon entre temps. "Ah qu'est-ce qu'on était joyeux ce soir là! Quand on est partis vers un nouveau départ, un joli drapeau et un sourire en coin. La belle affaire! Ah ça oui on était bons, et on était beaucoup en plus, et on s'est dit que comme on pouvait être plus on serait encore meilleures... Malheureusement je le sais maintenant, certains apportent leurs bras avec eux, d'autres leur paresse. Où sont les autres maintenant? Un peu partout en fait, mais les vrais... j'ai dû en croiser un en passant, mais comment le savoir? tiens d'ailleurs en suis-je moi-même? Rien n'est plus sûr, et puis rien ne l'est moins d'un autre côté...
Est-ce que je devrais retrouver Darkvador? Il parait qu'il s'amuse dans les plaines, avec ses plus fidèles lieutenants parmis ceux qui ont quitté Tyran.. j'en sais rien.
Allez je reste ici deux ou trois jours et puis je lève le camp, doit rien n'y avoir à bouffer par ici après tout ce temps". Un souffle glacé comme la mort souffle la chandelle désormais inutile, pas le sien, simplement le vent du soir qui perce maintenant les murs. Glarf est recroquevillé dans les tapisseries tombées des murs bien qu'il ne craigne pas le froid, comme pour s'imprégner de tout ce qu'il peut avant de repartir.